Retour en images et bientôt plein de nouvelles photos !
Emotion et fierté lors de l'inauguration du centre d'art à visionner !
La population sur les lieux de beaux partages à regarder.
Un peu d'histoire
Le 6 janvier 1857, un décret impérial transfère de Saint-Paul à Saint-Pierre, le tribunal de première instance. La municipalité se met en quête d'un local. Jules François, propriétaire d'un terrain rue du Canal Saint-Etienne (actuelle rue Victor Le Vigoureux), propose sa cession à la ville.
Plusieurs constructions sont déjà présentes : deux pavillons en maçonnerie donnant sur la rue aux angles de la parcelle reliée entre eux par une grille d'enceinte en fonte de fer ; deux dépendances en pierre dont une le long du mur de clôture est ; un pavillon en bois à l'extrémité est de la parcelle.
Le centre du terrain est vide. Il est acheté en juillet 1858 par la municipalité qui le rétrocède à la colonie en vue de la construction du palais de justice. Louis Maillard, ingénieur colonial, est probablement l'auteur des plans du monument. Il conçoit un bâtiment rectangulaire, formant une vaste salle d'audience sur deux niveaux, couvert d'une toiture à deux pans. Des fenêtres hautes en demi-cercle éclairent la salle, baies soulignées de claveaux en basalte taillé. La façade d'une grande sobriété possède trois portes avec arcs en plein cintre. Sur les côtés, partiellement, et sur l'arrière, l'ingénieur entoure la salle d'audience de bureaux et d'annexes formant des appentis autour du bâtiment principal. Pour les différencier, les baies de ces annexes sont en plate-bande. Les enduits des murs sont réalisés à la chaux. Les traces de couleur encore présentes, ocre jaune pour les murs, blanc pour les encadrements des baies et chaînage d'angle, donnent à ce bâtiment un air méditerranéen, italianisant. L'esthétique générale sobre et raffinée de cette remarquable construction appartient au courant néoclassique qui ici trouve une de ses plus belles expressions dans l'île.
Le procès de Sitarane
Le 6 janvier 1862, le tribunal est inauguré. C'est ici que se déroule en 1910 le procès du plus célèbre criminel de l'histoire judiciaire de La Réunion : Sitarane, auteur, avec ses complices Fontaine et Saint-Ange, de nombreux meurtres dans le sud de l'île au début du XXe siècle. Jusqu’en 1973, l’ancien Tribunal de première instance a vibré au son des plaidoiries des avocats de Saint-Pierre, dans une salle d’audience où accusés, magistrats et pigeons se côtoient, ces derniers nichant sous le plafond. Cet édifice tient une place majeure dans l'histoire de l'architecture réunionnaise, témoin des derniers développements du style néoclassique dans l'architecture publique.
Une architecture néoclassique aux airs méditerranéens
On pense que l’ingénieur colonial Louis Maillard est à l’origine des plans du monument. Le bâtiment rectangulaire est conçu sur deux niveaux, couvert d’une toiture à deux pans. Les fenêtres en demi-cercle surplombent les trois portes ornées d’arcs en plein cintre.
La salle d’audience est encadrée de bureaux et d’annexes dont les baies sont en plates-bandes, pour être différenciée du bâtiment principal. Les enduits des murs, réalisés à la chaux, sont de couleurs ocre et jaune, donnant ainsi que tribunal un aspect méditerranéen très original pour l’époque.
Le tribunal de première instance de Saint-Pierre est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 janvier 2006.
Texte Pascal Laude in Patrimoine de La Réunion, Éditions HC, 2023.
Sources
Pôle Patrimoine, service culturel, ville de Saint-Pierre
"Monuments Historiques Saint-Louis/Saint-Pierre", 2006, Océan Éditions.
"Patrimoine de La Réunion", Éditions HC, 2023